Julian Assange, le prisonnier des raisons d’états
Ce 3 juillet 2021, Julian Assange souffle sa cinquantième bougie enfermé dans une prison britannique de haute sécurité, où il a été transféré le 11 avril 2019, après plus de sept années de confinement à l'ambassade de l'Equateur à Londres.
A l'occasion de l'anniversaire du fondateur de WikiLeaks, le syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, lui renouvelle tout son soutien. Son crime : avoir permis de révéler ceux de l'armée américaine en Irak, en Afghanistan ou encore les conditions de détention dans la prison de Guantánamo. Rappelons aussi que c'est à Julian Assange que nous devons les révélations sur l'espionnage de l'Elysée par la NSA, entre 2006 et 2012. La profession lui doit beaucoup et doit le soutenir à la hauteur de ce qu’il lui a apporté.
Ainsi que l'a récemment souligné le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture – qui repartageait une information explosive révélée par la presse islandaise, selon laquelle un témoin clé de l'affaire a admis avoir menti dans ses déclarations visant le fondateur de WikiLeaks (1) – Julian Assange continue d'être persécuté alors que les accusations formulées à son endroit se sont effondrées l'une après l'autre.
Le SNJ demande à tous les acteurs en mesure d'influer sur la libération de notre confrère australien, de défendre sa cause auprès des décideurs dans cette affaire. Au mois de mai, le gouvernement français a fait mettre en place une campagne d'affichage à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle afin d'appeler à la libération du journaliste biélorusse Roman Protassevitch (2). Le SNJ encourage une démarche de ce type en faveur de Julian Assange, dont le calvaire d'une décennie doit prendre fin.
Les États-Unis le réclament toujours et il y risque 175 ans de prison pour espionnage. La Grande Bretagne a refusé le 4 janvier 2021 de l’extrader pour des raisons humanitaires mais le maintient en prison. L’administration Biden a fait appel le 15 janvier de cette décision !
Julian Assange est terriblement affaibli et marqué par toutes ces années de privation de liberté.
Le Comité national du SNJ, réuni à Paris ces 2 et 3 juillet, rappelle à la France qu’elle s’honorerait de lui accorder l’asile à titre humanitaire.
Nous saluons toutes les initiatives qui se poursuivent à travers le monde en soutien à Julian Assange.