Un vote, une carte, un statut
En recueillant plus de 7 800 voix (52,36%) le 5 novembre, le Syndicat national des journalistes (SNJ) est arrivé largement en tête du premier tour des élections à la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP). Vous êtes même plus nombreux qu’au premier tour des élections de 2021 à avoir choisi le SNJ pour vous représenter. Mais le quorum n’ayant pas été atteint, il faut revoter.
Beaucoup d’entre vous ne se sont pas encore exprimés. Alors que la carte de presse va fêter ses 90 ans, certains s’interrogent : à quoi sert-elle ? A qui est-elle destinée ? Pourquoi est-elle si importante pour un journaliste ? Autant de questions qui reviennent au moment des élections. Derrière toutes ces problématiques, en demeure une essentielle, celle de l’importance du statut.
Le Syndicat National des journalistes, premier syndicat de la profession, ne bradera pas le statut qu’il a contribué à créer. Ce serait mettre en danger les droits de chacun et chacune d’entre nous. Ce serait aussi mettre en danger la profession, et sa principale instance paritaire.
Pourquoi la carte de presse est importante ? Parce qu’elle est notre passeport pour défendre la liberté d’informer et pour faire appliquer les droits des journalistes. Elle est devenue un outil de travail au quotidien : indispensable pour pouvoir circuler librement quand on couvre une manifestation, pour accéder à un site sensible, être couvert par l’Assurance-Maladie parce qu’on est salarié, pour se prévaloir du secret des sources, faire reconnaître son ancienneté professionnelle…
Les règles d’attribution de la carte de presse sont claires. Elles sont les mêmes pour tous les métiers du journalisme et tous les types de média. C’est une force. Grâce à la mobilisation des élus SNJ, elles sont facilement accessibles à tous, journalistes, employeurs, grand public.
Pourquoi faut-il voter à la commission de la carte ? Parce que la Commission, c’est nous, c’est vous ! La carte d’identité des journalistes professionnels est délivrée par des journalistes professionnels et des employeurs de journalistes professionnels. La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas. Servons-nous en !
Pourquoi voter SNJ ?
- Parce que la profession doit pouvoir compter sur un syndicat fort, attentif aux droits des plus précaires et capable de mobiliser très largement.
- Parce que les adhérents et militants du SNJ sont présents sur l’ensemble du territoire, y compris en outre-mer, dans l’ensemble des formes de presse, de la plus petite rédaction locale aux grands médias nationaux, du plus petit journal professionnel aux grandes chaines ou radios, et qu'ils sont confrontés eux-mêmes aux réalités et difficultés quotidiennes de l'exercice du journalisme : il n'y a pas de permanent syndical au SNJ, uniquement des élus de terrain.
- Parce que le SNJ, c'est un collectif de militants chevronnés, combatifs et à l'expertise reconnue, c'est une permanence juridique ouverte à tous, c'est une action syndicale concrète au service de l'ensemble de la profession, tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, pas une fois tous les trois ans.
Plus que jamais, dans un contexte économique et politique incertain, il faut s'organiser collectivement pour défendre la liberté d'informer et d'être informé, la protection des sources, notre déontologie (le SNJ est à l'initiative de la Charte d'éthique des journalistes professionnels de 1918-1938-2011), l'indépendance des rédactions. Il est indispensable de mener les combats pour faire respecter nos droits, et en conquérir de nouveaux.
- C’est ce que fait le SNJ, et ses équipes syndicales, dans les négociations de branche et dans les entreprises pour nos salaires, nos conditions de travail, pour faire respecter la présomption de contrat de travail pour les journalistes rémunérés à la pige, pour faire valoir nos droits d'auteur et contraindre les éditeurs à respecter la loi sur la répartition des droits voisins.
- C’est ce que fait le SNJ face aux patrons voyous. La loi est simple : un journaliste est un salarié. Ce n’est pas à la CCIJP de s’affranchir des textes. La règle doit être appliquée. Qui écrit aux patrons ? Qui alerte l’inspection du travail ? Qui se porte aux côtés des consoeurs et confrères pour obtenir la requalification de leur contrat de travail ? Le SNJ, le premier syndicat de la profession.
- C’est ce que fait le SNJ pour obtenir une vraie protection sociale pour les correspondants à l’étrangers de médias français. Qui a lancé un sondage auprès de ces journalistes ? Qui sensibilise les parlementaires sur leur situation ? Qui a sollicité les autres syndicats pour porter cette revendication en intersyndicale et contribué à organiser un colloque au Sénat ? Encore une fois : le SNJ.
Oui, le SNJ est majoritaire à la commission de la carte, et c’est aussi dans son ADN de rassembler. Dans l’intérêt de la profession. Au bureau comme dans les groupes de travail de la CCIJP, la voix de chaque syndicat pèse équitablement dans chaque décision qui fait débat. Il n’y a qu’un sujet sur lequel le SNJ est prépondérant : le nombre de dossiers traités et donc de cartes attribuées. Alors que le syndicat a moins d’un tiers des sièges à la commission de première instance, ses élus signent près de 80% des dossiers, c’est le reflet très concret de leur mobilisation pour vous, consoeurs et confrères.
C’est le moment de conforter la place et le travail réalisé par le SNJ à la CCIJP :
- ses élus ont été moteurs dans la refonte complète du site Internet de la commission, pour accompagner l'immense chantier de la numérisation lancé il y a deux mandats, pour renforcer et moderniser la communication de la CCIJP vis-à-vis des demandeurs.
- ses élus sont attentifs à la situation de tous les demandeurs avec souplesse et bienveillance, comme le permet déjà la CCIJP pour l’Education aux médias (EMI) et les livres-enquêtes, dont les revenus sont neutralisés.
- ses élus, professionnels de tous les secteurs, ont porté la reconnaissance des podcasts et des nouveaux médias sur les réseaux sociaux, dans le respect de la loi sur la liberté de la presse.
- ses élus ont apporté des réponses légales et pratiques pour assouplir l’attribution de la carte aux journalistes demandeurs d’emploi.
Alors votez. Votez SNJ. Dès le 20 novembre à 17 heures et jusqu’au 5 décembre à 13 heures. (Et même en Alsace, pour les élus nationaux et Evelyne Herber, correspondante régionale suppléante).