Zemmour porte-parole des agriculteurs : la tribune de la honte
On n’est plus à une erreur éditoriale près : dimanche, c’est la tribune libre d’Eric Zemmour, positionné comme le plus grand défenseur de la cause des agriculteurs, qui a suscité l’émotion (c’est peu dire) au sein de la rédaction.
C’est vrai que, sur le sujet, nos départements comptent si peu d'interlocuteurs qu’on a pris la première tribune du haut de la pile et bim… La parole est à M. Zemmour ! Celui-là même qui se ramasse au fil des scrutins mais prend la parole partout sur tous les sujets. Parole qu’on lui donne à tour de bras dans nos colonnes quand l’occasion se présente. Une parole qui, comme celle du Rassemblement national, ne manque pas d’échos sur nos territoires.
Certes, les électeurs de M. Zemmour ou de Mme Le Pen font partie de notre lectorat… Doit-on pour autant leur ouvrir nos colonnes lorsque ce n’est pas nécessaire ? Le combat des agriculteurs ne méritait-il pas un autre porte-parole que la voix du polémiste d’extrême-droite, qu'on ne savait pas jusqu'à présent spécialiste de la question ?
On avait déjà eu, le 24 décembre (Joyeux Noël), la parole d’un évêque mis sous tutelle par sa hiérarchie, accusant celles et ceux favorables à l’avortement et l’euthanasie d’êtres “indignes de l’humanité”.
Là, on a le sauveteur du monde agricole, raciste et xenophobe…, condamné par la justice. Ça dépasse l’entendement. Et cautionne une parole que l’on préférerait ne pas lire dans nos colonnes.