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La profession sous le choc après la mort du journaliste Roshdi Sarraj, tué à Gaza
Le journaliste palestinien Roshdi Sarraj, 31 ans, a été tué par une frappe israélienne, dimanche 22 octobre près de son domicile de Tal al-Hawa, un quartier de la ville de Gaza.
Son épouse Shorouq, avec qui il avait fondé l’agence photo et vidéo Aïn Media, a été blessée, ainsi que leur fille Dania, qui aura un an dans quelques jours.
D'après la fédération internationale des journalistes (FIJ), au 23 octobre, 18 journalistes palestiniens, 4 journalistes israéliens et 1 journaliste libanais sont morts depuis le début du conflit.
Photographe, vidéaste et documentariste pour des chaînes étrangères et des ONG, Roshdi Sarraj était aussi "fixeur" pour de nombreux médias français. Ce travail de traducteur, de guide et de facilitateur, il l'avait notamment effectué en octobre 2022 pour Ouest-France, permettant la réalisation d’un reportage au long cours auprès de la population de Gaza.
« Roshdi souhaitait qu’on parle autrement de Gaza, parce que ce n’est pas que la guerre et la politique. Ce sont d’abord des gens qui souffrent mais qui veulent garder leur dignité », raconte Patrick Angevin, le journaliste de Ouest-France qui avait travaillé avec lui. Samuel Forey, du journal Le Monde, se souvient de quelqu’un qui « se passionnait pour son territoire, là où il est né, là d’où vient sa famille ».
Les hommages sur les réseaux sociaux se sont multipliés. « Roshdi était journaliste et il racontait l’horreur sur place, celle qu’on ne veut pas regarder dans les yeux. Il était celui qui nous informait en premier, celui qui risquait sa vie pour ça, au moment où personne ne peut entrer », témoigne, sur X, la journaliste de Radio France, Alice Froussard.
Dès le début des bombardements israéliens, en réponse aux attaques terroristes du Hamas du 7 octobre, Roshdi Sarraj avait fait le choix de rester à Gaza, pour continuer à faire son métier. L’ultimatum posé par Israël d’évacuer le nord de la bande de Gaza ne l’avait pas fait fléchir. Il avait répondu : « On ne partira pas. Si on part, ce sera par le ciel.»
Selon le syndicat palestinien des journalistes, Roshdi Sarraj est le dix-huitième journaliste tué à Gaza depuis le 7 octobre.
Le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, est profondément choqué par les meurtres de ses confrères. Ce décompte morbide est insupportable, et porte un terrible coup à la liberté de la presse dans la région.
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