Le procureur de la République d'Angers trie les journalistes et piétine la liberté de la presse

Quelle mouche a piqué Eric Bouillard, le procureur de la République d'Angers, en bannissant des journalistes locaux des points presse qu'il organise ?

Lundi 3 et mardi 4 juillet, une conférence de presse était organisée au tribunal d'Angers au sujet du fugitif activement recherché, soupçonné de deux meurtres et d'une tentative de meurtre. Comme jeudi de la semaine précédente, au sujet d'une autre affaire criminelle, des journalistes locaux qui suivent la justice et les faits divers pour Le Courrier de l'Ouest et Ouest-France n'avaient pas reçu d'invitation.

Ces journalistes locaux ont évidemment su l'organisation de ces points presse mais n'ont pu y assister. Le procureur avait donné des consignes pour ostraciser la presse locale.

Interdire à des journalistes, dont la mission est d'informer le grand public, à assister à des conférences de presse, trois fois en cinq jours pour certains, organisées par le procureur de la République d'Angers, constitue une nouvelle étape contre la liberté d'informer et d'être informé.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, appelle Eric Bouillard à faire preuve de sang-froid. En aucun cas, un procureur de la République digne de ce nom ne peut “trier” les journalistes, qui doivent avoir accès à la même information du parquet.

Le SNJ en appelle au Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. Le ministère de la Justice doit permettre aux journalistes d'accéder aux points presse des procureurs de la République notamment celui d'Angers, et ce en toutes circonstances.

Apparemment, Eric Bouillard ne supporte pas la liberté de la presse. Il y a quelques mois, l'IGPN avait convoqué deux journalistes du Courrier de l'Ouest et de Ouest-France, à la demande du même procureur de la République, pour tenter d'obtenir leurs sources.