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Communiqués de presse, Congrès national

En 2023

RÉSOLUTION FINALE du 105e congrès du SNJ du 4 au 6 octobre à Albi (Tarn)

Adoptée à l'unanimité

 

 

Alors que les Etats généraux de l’information (EGI) ont été lancés ce mardi 3 octobre à Paris, le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, rappelle que les urgences et les agressions s’empilent sans aucune réaction des pouvoirs publics : atteintes au secret des sources et à l'indépendance des rédactions (illustrée par le rachat du JDD par Bolloré), concentration des médias, non-respect du statut du journaliste professionnel avec le recours illégal à des autoentrepreneurs ou le paiement en droits d’auteur...

Le SNJ estime qu'avant même d'avoir débuté, les EGI ne semblent pas à la hauteur des impératifs cruciaux de la profession, l'un des piliers de la démocratie.

L’intersyndicale des journalistes dénonce sa mise à l'écart de la préparation de ces EGI. Aucun journaliste en exercice ne siège dans le comité de pilotage. Pire, toutes les organisations représentatives de journalistes sont exclues des cinq groupes de travail.

Mardi 3 octobre, le SNJ a découvert que toutes les présidences des groupes de travail sont confiées à des patrons de presse ou à des hauts fonctionnaires. 

Jeudi 5 octobre, le SNJ a appris que les futurs membres de ces groupes ne devront pas « représenter des organisations » !

D’évidence, tout est fait pour marginaliser les syndicats, les associations et les collectifs de journalistes.

 

La légitimité du SNJ et des autres organisations syndicales de journalistes est pourtant incontestable: implantées dans toutes les formes de presse, audiovisuel public et privé, agences de presse et web, nos sections syndicales sont élues et animées par les travailleurs de l'information. Partout en France, nos élus siègent dans les comités sociaux et économiques, au plus près des réalités quotidiennes du secteur.

 

Dans une lettre de mission adressée au comité de pilotage, le président de la République, Emmanuel Macron, estime que ces Etats généraux de l’information « doivent apporter des réponses ambitieuses, audacieuses et concrètes à ces enjeux nouveaux », dont « les conditions d'accès au métier de journaliste et son exercice ».

Le SNJ s’alarme de ces propos : ces EGI ne doivent pas être le prétexte à détruire le statut du journaliste professionnel.

La profession ne doit pas être écartée des questions qui la concernent. Le paritarisme qui la régit doit être préservé et conforté.

Malgré ce lancement sans concertation, le SNJ affirme sa place historique de premier protecteur de la profession. Ses militants, réunis en congrès à Albi (Tarn), ont voté la participation à ces Etats généraux de l’information afin de s'assurer que les droits des journalistes soient préservés.

Pas dupes de cette opération de communication gouvernementale, les militantes et les militants du SNJ ont décidé de participer parallèlement aux Etats généraux de la presse indépendante, organisés par le Fonds pour la Presse libre.

 

Réuni en congrès sur le thème « Urgence climatique, urgence médiatique », le SNJ appelle la profession à s’emparer de ce sujet encore trop peu visible dans les journaux, émissions de télé ou de radio. Quand cette thématique est traitée, c’est trop souvent sous le prisme catastrophiste, destinée à faire monter les audiences au détriment d’une information libre, complète et indépendante.

Le SNJ condamne les atteintes répétées au secret des sources des journalistes revenues sur le devant de l’actualité, avec l’affaire Ariane Lavrilleux. Le secret des sources est l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse.

Le SNJ apporte son soutien aux salariés de la chaîne européenne d’information Euronews, en lutte contre le plan de licenciements du nouvel actionnaire Alpac Capital. Ce dernier renvoie les journalistes des équipes linguistiques dans leurs pays respectifs, jusqu'à les mettre en danger dans des régimes autocratiques où la vie et la liberté des journalistes sont menacées.

En cette rentrée 2023, les salaires des journalistes n'ont pas ou peu été revalorisés. La paupérisation de la profession s'accentue, et le déficit d'attractivité se creuse pour certains médias, et dans certaines branches professionnelles où les minima ont été rattrapés par le SMIC. Dans ce contexte, le SNJ appelle ses délégués et ses sections d’entreprise à la mobilisation nationale le 13 octobre, sur les salaires.

Alors que les négociations sont dans l’impasse dans les entreprises sur la « répartition appropriée et équitable » des sommes perçues par les éditeurs au titre des droits voisins, le SNJ le martèle : la part revenant aux journalistes et aux auteurs doit être de 50%. En cas d’échec des négociations en entreprise sur cette revendication nationale, le SNJ incite les délégués à saisir la Commission nationale des droits d’auteur-droits voisins (CDADV). Ces négociations ne doivent pas être bradées.

Alors qu’un accord de méthode a été signé il y a quelques jours destiné à créer une Commission paritaire permanente nationale et d’interprétation (CPPNI), le SNJ veillera au respect de la convention collective, socle du statut des journalistes professionnels.

Le SNJ condamne les tentatives patronales de vider les rédactions de leurs moyens en ayant recours à des Gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), détournées de leur objet en utilisant le congé de mobilité, avec des conditions de départ au rabais.

Membre fondateur de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) en 1926 à Paris, le SNJ participe activement à la préparation du centenaire de la fédération en mai 2026 à Paris.

Le SNJ appelle à la libération immédiate de Julian Assange, fait membre d’honneur du syndicat. Emprisonné depuis quatre ans et demi dans une prison de haute sécurité en Grande-Bretagne, le fondateur de WikiLeaks est persécuté par Washington pour avoir exercé sa profession de journaliste et révélé des informations d’intérêt public, notamment sur des crimes de guerre commis par l’armée des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Le SNJ demande à la France de lui accorder l’asile politique.

Le SNJ félicite la journaliste et militante iranienne Narges Mohammadi,  toujours emprisonnée, récompensée ce vendredi 6 octobre par le prix Nobel de la Paix.

Membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires et attaché à un syndicalisme de transformation sociale, le SNJ participera au congrès fin avril 2024 à Labège, près de Toulouse.

Lors du congrès électif d’Albi, le SNJ a renouvelé ses instances en élisant un nouveau bureau national pour deux ans. 

Composé de 14 militantes et 14 militants, ce bureau a désigné une collégialité de cinq secrétaires généraux : Agnès Briançon-Marjollet (Le Dauphiné Libéré), Alexandre Buisine (Nouveau Lyon), Antoine Chuzeville (France Télévisions), Aziliz Le Berre (La Nouvelle République du Centre-Ouest), et Emmanuel Poupard (Le Courrier de l'Ouest). 

 

Premier secrétaire général depuis 2019, Emmanuel Poupard n’était pas candidat à sa propre succession. 

 

Pour la première fois de son histoire, le SNJ a élu un binôme à sa tête :  Agnès Briançon-Marjollet et Antoine Chuzeville.

 

Au terme de ce 105e congrès, les militants du SNJ ont accueilli, avec fierté et émotion, le journaliste Olivier Dubois. Il y a un an, le 104e congrès du SNJ à Lyon avait été l'occasion d'une photo de soutien, réclamant sa libération. Ce vendredi 6 octobre, Olivier Dubois a tenu à poser aux côtés des militants du SNJ.

 

Le 106e congrès du SNJ est prévu en octobre 2024 à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

 

 

Albi, le 6 octobre 2023

Albi le 06 Octobre 2023

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