Soutenons la lutte exemplaire de la rédaction du JDD !

L’intersyndicale des organisations représentatives de journalistes, dont fait partie le SNJ, était ce mardi 11 juillet, aux côtés des journalistes du JDD, rassemblés devant le comité de groupe Lagardère au 58 rue Bleuzen, à Vanves, au sud de Paris, au siège d’Hachette. L’intersyndicale a lu ce texte.

Le 22 juin la rédaction du JDD apprenait qu’était venu son tour. Le tour du grand virage voulu par Vincent Bolloré, brutal, violant son histoire, ses valeurs, la raison d’exercer de dizaines de journalistes : se mettre au service d’un projet politique d’extrême droite. A ce coup de massue, la rédaction a réagi avec détermination. Depuis près de trois semaines, elle fait honneur à la profession.

Nous, organisations syndicales représentatives des journalistes, estimons que le combat mené par la rédaction du JDD est de portée nationale, et que nous tous, journalistes en France, devons nous sentir concernés.

Nous sommes inquiets. Pas seulement pour nous, les journalistes, mais pour le pays où nous vivons.

En Franc,e monte actuellement une très mauvaise odeur. L’odeur d’une idéologie réactionnaire, d’extrême-droite. L’odeur de la peur, du mépris, du rejet. L’odeur du racisme. L’odeur aussi du complotisme, d’une façon étrange de concevoir la liberté d’expression. De la méfiance vis-à-vis des journalistes et de tous ceux qui placent leur action dans le cadre des garanties d’une démocratie. De cette odeur là, nous ne voulons pas. Car cette pente, même si elle parait douce, est des plus destructrices.

Alors oui, il y a des lignes éditoriales, et fort heureusement, un pluralisme des idées dans la presse en France. Mais utiliser la presse, dont la raison d’être est la connaissance, pour servir un projet obscurantiste, ce n’est plus une ligne éditoriale, c’est la négation de notre métier.

Monsieur Bolloré, monsieur Lagardère, il est encore temps d’éviter le désastre. Renoncez à la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction du JDD.

Monsieur Macron, Madame Borne, Mme Abdul Malak, il est urgent de mener les réformes nécessaires pour que le combat actuel au JDD ne doive plus être mené : conditionnalité des aides à la presse, indépendance des rédactions, loi anti-concentration dans les médias.

Pour le JDD, pour une presse au service de la connaissance, pour le respect de la déontologie des journalistes !