Tensions France-Russie : des journalistes en danger ?

Communiqué commun des sections SNJ et FO de RT France.

« Agents russes », « entreprise de désinformation », « collaboration »... Il n'aura pas fallu longtemps aux habituels détracteurs de notre rédaction pour qu'ils exploitent avec mépris, contre la centaine de journalistes qui la composent, une récente annonce du présentateur Frédéric Taddei.

L'animateur de l'émission Interdit d'interdire sur RT France a déclaré le 22 février qu'il suspendait sa participation au programme par « loyauté envers [son] pays » puisque ce dernier se retrouvait « en conflit ouvert avec la Russie ». Comme chacun de nous, Frédéric Taddeï est libre de ses choix et nous les respectons. Nous notons au passage qu'il a pris la peine de préciser, au cours de l'entretien, qu'il n'agissait pas contre ses collègues de RT.

Cependant, l'idée d'un départ motivé par la « loyauté » envers la France revient à suggérer, par opposition, que les journalistes continuant à travailler pour RT France ne seraient eux-mêmes pas loyaux envers leur pays, ainsi qu'en témoignent les réactions d'hostilité que cette annonce a suscitée envers notre rédaction.

Les sections SNJ et FO de RT France tiennent plus que jamais à rappeler au public que notre rédaction est intégralement composée de journalistes français sincèrement attachés à l'éthique de leur profession et qu'ils oeuvrent au quotidien à apporter une information de qualité.

Malgré la confusion entretenue par certains à l'égard de nos collègues, nous soulignons notre attachement à la charte d'éthique mondiale des journalistes de la FIJ, et nous sommes fiers de pouvoir contribuer, à notre échelle, au pluralisme de l'information dans notre pays.

En dépit des considérations que chacun peut avoir pour RT France, nous souhaitons que le professionnalisme de nos collègues ne soit pas constamment remis en question au service d'une idéologie visant à occulter certaines voix du paysage médiatique francophone, une idéologie selon laquelle les événements actuels nécessiteraient par exemple d'interdire à nos collègues d'exercer leur profession.